samedi 6 juillet 2013

Journée Internationale des Coopératives 2013

BOURGINE FAGADE, JEUNE ENTREPRENEUR EN ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE


« …Entreprendre en coopératives pour développer sa localité »
La résistance des coopératives face aux crises économiques successives de 2008 à 2011 a poussé l’ONU a déclaré 2012, l’année Internationale des coopératives. A l’occasion de la célébration ce jour de la journée internationale des coopératives 2013, Bourgine Fagadé, jeune militant de l’économie sociale et solidaire ; et formateur à entrepreneuriat coopératif explique comment entreprendre en coopératives pour développer sa localité à travers l’exemple de l’Association JEUNESSE Bénin qu’il préside depuis un an. Il lance un appel aux jeunes à se rassembler pour peser davantage dans les négociations pour la mise en place de programmes innovants orientés vers l'économie sociale et solidaire. 


Qu’est-ce-que l’économie sociale et solidaire ?

Bourgine Fagadé : C'est un ensemble qui regroupe les coopératives, associations, mutuelles, syndicats et fondations qui fonctionnent sur des principes. Nous avons globalement trois principes : l'égalité des personnes, la solidarité entre les membres et le principe d'indépendance économique.


Explique-nous ce que s’est que entrepreneuriat coopératif ?

L’entrepreneuriat coopératif est directement lié à l’Economie Sociale et Solidaire. Les entreprises coopératives sont basées sur le respect des valeurs de démocratie dans l’entreprise, le partage équitable des richesses créées et la gouvernance coopérative. Il y a trois formes d’entreprises coopératives : les Sociétés coopératives (SCOP), les Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif (SCIC) et les Coopératives d’Activité et d’Emploi (CAE).


Alors en quoi l'entrepreneuriat coopératif est-il différent des autres formes entrepreneuriat ?

Principalement des valeurs qu’il respecte, du mode de gouvernance et du processus de prise de décision. Dans une coopérative, il n’y a en réalité pas de patron ou de leader. Les patrons et les leaders, ce sont les employés eux mêmes. Dans une Scop par exemple, on parle de la double qualité : la qualité d’associé-salarié. Autrement dit, le salarié est même temps le patron. Il décide de la stratégie de l’entreprise et l’applique. Cela permet d’éviter des problèmes entre le niveau stratégique et le niveau opérationnel. Les décisions sont prises ensemble par tous les salariés-associés. 


Quels avantages offrent les coopératives?

Les coopératives sont dotées d’une comptabilité qui leur permet d’être plus résistantes aux crises économiques. En effet, une grande partie du dividende est portée en réserve obligatoire. Les associés étant en même temps salariés de l’entreprise, peuvent se contenter de leur salaire. Les dividendes normalement distribué dans les entreprises capitalistes sont ici apporté en réserve et permet à l’entreprise de faire face à certaines difficultés. En plus, tous les projets issus de l’ESS doivent être écologiques et offrir de l’emploi principalement dans la localité des créateurs d’entreprises.


Comment se familiariser avec les valeurs de l’économie sociale et solidaire ?

Je dirai que cela passe par des formations dans le domaine. Les vérités capitalistes ne sont pas celles de l’Economie Sociale et Solidaire. Il faut déjà savoir ce que c’est, les règles juridiques, comptables et autres règles relatives à l’Economie Sociale et Solidaire. 


Quelle importance accorde-t-on aux entreprises coopératives au Bénin?

Au Bénin, on trouve les coopératives agricoles, les coopératives de santé, les coopératives dans le domaine éducatif. Il n’existe pas de règles claires et précises pour classifier ces coopératives. Difficile de faire une distinction de Scop, de Scic et de CAE au Bénin.Les règles de création ne sont pas vraiment claires. En plus, les coopératives sont perçues comme de petites entreprises ou des mi-entreprises. Ce qui est une fausse image des coopératives. La CCIB et les autres organismes du secteur devraient commencer aussi. Ils ont intérêt, car l’ESS est en pleine conquête du monde. C’est bientôt la fin du capitalisme. Il faut un nouveau courant pour s’adapter aux besoins actuels. 


Pouvez-vous partager avec nous vos acquis et expériences en entrepreneuriat coopératif ?

(Sourire). Difficile de partager tout cela en quelques mots. J’aurais beaucoup à dire. Mes précédents développements devraient permettre d’avoir une idée de l’ESS et des entreprises coopératives. Pour des détails plus techniques et ou une formation intégrale, je suis ouvert à des conférences et ateliers de formation. J’ai des supports numériques de cours et le Créascop3 (Logiciel de Création d’entreprises et de gestion coopératives) dans que je partage avec les jeunes béninois lors des formations.


Quels sont vos rêves pour le monde de entrepreneuriat coopératif ?

Je rêve de voir plein de jeunes béninois entreprendre en coopératives. Cela permet de voir qu’il y a une nouvelle façon d’entreprendre et de s’en sortir. Entreprendre en coopératives présente beaucoup d’avantages si on respecte les règles. Il s’agit de résoudre le problème de l’emploi, de respecter l’environnement, de développer sa localité. C’est cela le social et le solidaire. Au canada, cela s’apprend déjà dans les écoles primaires. Pour une énième fois n’attendons plus d’être les derniers.

Interview réalisée par  Mikaïla ISSA


***Ecoutez ici http://jeunesse.francophonie.org/rjfm/mikaila-issa  une interview accordé par le Président de l'Association Jeun'ESSe à la Radio des Jeunes Francophones du Monde (RJFM) sur le thème de l'Economie Sociale et Solidaire.

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